segunda-feira, setembro 10, 2018

215. "TRÁS-OS-MONTES, de novo, no "Libération" (com falhas)

[Estreia em Paris, 22 de Março de 1978] 

Après le film portugais "Trás-Os-Montes". 
DES IMAGES COLLÉES AU SANG...

Les images au coeur, j'ai vu, j'ai vu des images au coeur, qui ouvrent le coeur et s'enracinent au sang, de sang de la terre.

Alors, dis-nous, bon dieu, des images comment?

Des images prises à la terre, aux visages, ceux encore collés à la terre, pas ..... visages d'ici, pas, des visages névrotiques, blancs, et rhagards. Visages lents, tu sais, couleurs de terre, et leurs yeux qui toujours...trutent un ailleurs, celui ou travaillent ..... corps qu'ils aiment: le corps du père, le tignasse du fils, loin lá-bas, on France, en Allemagne. Entre eux, il y a des lettres timbrées.

Ça aussi, je l'ai vu, des images de gens qui lisant des lettres, envoyées de là-bas, écrites pour là-bas, lues au écrites por les enfants qui savent lire, eux, écrire.

Dis, tu as vu des images de gens disparés, des images de gens qui se fisent adieu, s'écrivent, ceux restée à la terre et ceux en usine, loin?

L'image d'une petite fille, debout au milieu d'un chemin, debout et faisant le geste de l'adieu, de temps à autre, un geste, adieu, et la silhouette du père, sur un cheval, le père revenu d'Argentine et qui repart aussitôt: l'image qui dure, qui continue, l'image foudroyante. Longue et très lente image fixe. Séparation. Le père s'efface.

Et cette interminable image du train, celui que prennent les voyageurs de l'émigration, le train parti à l'aube, qui siffle dans la vailée, n'arrête pas de siffler, encore siffler, lorsque la loco-vapeur laisse des serpents de fumée, le train de l'émigration, de la séparation toujours, cette image de bleu de nuit à l'aube... Ce mouvement... Dire que c'est (probablement) l'une des (plus) fortes images de l'histoire de cinéma. Image + son. Le dire, ça. Image, son, et mouvement.

Quelques images, encore? Lesquelles, dis?

Je ne sais plus, trop l'images comme celles-ci, celle-là, qui reviennent à la mémoire lorsque, le t'endors, qui cognent sur l'imaginaire citadin et frustré, des images venues du granit et du vent, de la terre saignée, dépeuplée, des images non exotiques.

Villages exsangues, la mémoire villageoise tronçonnée, et la poudre des corps déjà morts qui, au village, de Constantim, va rejoindre la terre des ancêtres. Une voix le dit, dans le film.

Trop d'images, bien trop intenses pour quelqu'un qui vit et crève dans Paris. Pourrons-nous les garder, longtemps, dans notre mémoire? Ça va si vite ici.

Une fiche technique:

"Tràs-Os-Montes" (littéralement Au-delà des montagnes), la province du Nord Est portugais, montagneuse et enclavée, sous-développée: un réservoir de main-d'oeuvre pour l'émigration. Dépeuplement et fermeture.

Filmé en 1975, sur pellicule 16 mm couleur, par les cinéastes Antonio Reis et Margarida Cordeiro (réalisateurs de "Jaime", 1974). Produit (notamment) par de Centre portugais du cinéma. Le volet d'une série dite ethnographique. Tourné avec les seuls habitants de la province. 2 prix au Festival de Toulon, septembre 76 (voix Libération du 16.9.76). "A voir", dès ce soir, au Studio Action République (20H.-22H. Fl. à 12F), métro République. Tél. 895 51 33. Et "à revoir" demain...

Jacques DOYON

Jornal Libération, de 4 de Abril de 1978.

NOTA:  A fotocópia que possuímos do artigo do "Libération" encontra-se em péssimas condições... por isso, esta transcrição apresenta falhas e erros. Mesmo assim, insistimos em publicá-la no blogue. Se tiver uma melhor cópia do jornal e quiser partilhá-la connosco... desde já agradecemos!