144. "TRÁS-OS-MONTES" no "Écran"
[Jornadas Cinematográficas de Poitiers, 7-14 de Fevereiro de 1977]
poitiers.portugal
Les Journées Cinématographiques de Poitiers, dédiées chaque année a une production nationale, viennent de consacrer leur quinzième édition au cinéma portugais, cas typique de ces «petites» cinématographies qui ont beaucoup de mal à se faire une place sur nos écrans. Il faut cependant reconnaître que ce cinéma, même après le 25 avril, n'a pas jusqu'ici réussi à s'imposer de façon décisive à notre attention malgré la présence à Lisbonne de quelques individualités de talent.
(...)
Avec une quarantaine de films, le panorama offert par ces Journées était à la fois très significatif (pour le passé et le présent) et insuffisant pour approfondir nos impressions sur une production qui reste presque entièrement à découvrir. On a du moins pu voir l'oeuvre complet de Manuel de Oliveira, remarquable par sa longévité créatrice (il a débuté en 1929 et il a 72 ans) et par la haute tenue de son inspiration: personnage unique dans la production nationale, il mérite une attention particulière et une étude à part.
Mais l'événement de ces Journées a été pour moi le magnifique documentaire-fiction d'Antonio Reis (co-réalisé avec Margarida Cordeiro), qui s'intitule TRAS-OS-MONTES, dont j'ai déjà dit les mérites récemment (N.º 54, p. 13) et sur lequel j'espère avoir l'occasion de revenir lors de la sortie qu'il mérite: c'est un reportage sur une région déshéritée du nord-est du pays, coupé de séquences historiques, le tout plongé dans une atmosphère à la fois contemplative et onirique qui n'empêche pas l'oeuvre de prendre l'allure d'un constat social et d'un document humain. C'est un film d'une grande beauté, oeuvre d'un poète déjà auteur d'un très percutant et très poignant moyen métrage, JAIME (N.º 31, p. 14), sur l'univers de la folie. TRAS-OS-MONTES confirme ainsi les dons poétiques et visuels d'une personnalité secrète et fervente dont j'attends avec grand intérêt la production à venir.
Marcel MARTIN
Revista Écran, n.º 58, pág. 16-17, Maio de 1977
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